Haute-Vienne : le rêve de leur vie tourne au cauchemar

Fuite d'eau dans une cave de maison

Tout avait pourtant si bien commencé pour ce couple de Saint-Hilaire-Bonneval, en Haute-Vienne. Il avait l’ambition de faire construire la maison de ses rêves, son petit nid douillet. Le chantier était entre les mains du constructeur Babeau Seguin, ce dernier bénéficiant d’une solide expérience en matière de maisons individuelles.

Coup du sort ou incompétence ? Chacun en jugera… Toujours est-il qu’aujourd’hui, plusieurs actions en justice sont en cours en raison des malfaçons sur la maison des amoureux.

Jérémy et Anthony : premiers arrivés, derniers servis

Rien n’aurait pu laisser présager que l’aventure immobilière tourne au drame. À l’origine, le couple faisait preuve d’un enthousiasme sans bornes, à tel point qu’il est le premier à signer le compromis de vente. Situation pour le moins ironique étant donné que c’est leur maison qui a été livrée en dernier.

La construction a débuté en 2022 et devait s’achever le 30 novembre 2023. Ce n’est finalement qu’en juillet de l’année suivant que le couple a réceptionné les travaux… Un retard qui aurait pu être rapidement oublié si tout avait été en règle.

Dès juillet 2023, Jérémy et Anthony ont mandaté un expert pour dresser une liste de malfaçons avant même la fin des travaux. Le couperet tombe : leur maison a déjà beaucoup de problèmes. Pour commencer, la grille installée devant le garage pour évacuer les eaux pluviales est insuffisante. Elles continuent de s’infiltrer dans la maison dès qu’il pleut. De plus, aucun joint de dilatation n’a été posé entre les carreaux, qui moisissent à cause de l’humidité de la cave

Pire encore, l’expert relève des fissures dans les murs porteurs, le fait que la charpente ne respecte pas les normes ou encore divers problèmes de maçonnerie.

Pas de procès-verbal, mais un procès tout court ?

Les mois passent… la réception de la maison s’effectue « sous tension » en juillet 2024. L’intervention d’un nouvel huissier pour lister les réserves amène le couple à refuser de signer le procès-verbal et à envisager une action en justice pour avoir gain de cause.

De son côté, Babeau Seguin reconnaît la légitimité de certaines réserves, mais pas toutes. Le constructeur dit vouloir les lever au plus vite en organisant de nouveaux rendez-vous avec les entreprises incriminées.

Dans les faits, ce n’est qu’à la suite d’une injonction du tribunal administratif que le constructeur accepte de fournir les contrats de sous-traitance au couple. Une audience a eu lieu en octobre et d’autres actions en justice devraient suivre.

Pour cause, un autre point relevé par le couple : sur l’impression du procès-verbal de réception des travaux, une case invitée à être cochée faisait perdre un délai précieux pour émettre des réserves. Anthony et Jérémy, scandalisés, ont signalé l’information à la DGCCRF. De son côté, le constructeur s’est défendu une nouvelle fois, prétextant que la case était bien présente et lisible…

Construction à venir : quelques points de vigilance

Dans ce dialogue de sourds, il est difficile de ne pas se questionner sur les bonnes pratiques à mettre en place lorsqu’on envisage la construction d’une maison. Il est bien sûr recommandé de sélectionner un constructeur éprouvé, que sa réputation précède.

Vous pouvez également mandater des experts tout au long de la construction, afin d’assurer un rigoureux suivi de chantier et d’éviter un maximum de déconvenues. Et enfin, si des malfaçons sont identifiées, ne tardez pas à en faire part au constructeur afin qu’il rectifie le tir avec les entreprises qui sont intervenues.

Rassurez-vous, une mésaventure comme celle relatée plus haut n’est pas monnaie courante, la plupart des chantiers s’achèvent dans d’excellentes conditions mais mieux vaut être un peu trop prudent lorsqu’il est question de concrétiser le projet d’une vie…

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