La mairie et la pharmacie prennent l’eau

Fuite d'eau dans une maison

En 2015, l’achèvement de la construction d’un immeuble de Laigneville, dans l’Oise, était supposée ne laisser présager qu’un avenir radieux pour ses occupants. Hélas, près de dix ans plus tard, la réalité est tout autre et les occupants du bâtiment regrettent amèrement leur choix. Pire encore, ils sont à bout et exigent réparation.

« Eau secours »

Le bâtiment qui accueille la marie, la pharmacie ainsi que plusieurs logements est défectueux. La pluie s’y infiltre, ce qui provoque à la fois l’apparition de moisissures, mais également l’effondrement des faux plafonds… La sécurité des biens et des personnes qui s’y trouvent ne tient alors plus qu’à un fil.

À la pharmacie : on prie pour que le temps reste au beau fixe

Parmi les victimes, le pharmacien, Julien Girault, qui a dû mettre en place des solutions pour conserver ses médicaments et préserver son activité. Il a commencé par protéger ses murs, puis a installé des pompes à eau ainsi que des récupérateurs. Ces derniers, au nombre de cinq, doivent être vidés toutes les deux semaines pour ne pas déborder.

En outre, lorsque le temps est trop mauvais, l’humidité devient un ruissellement d’eau. La situation est particulièrement tendue car en cas d’orage et de coupure de courant, le gérant peut perdre l’intégralité de son stock !

À la mairie : on écope avant chaque cérémonie

Du côté de la mairie, la présence de champignons rend la salle de repos du personnel complètement inexploitable. Pire encore, plusieurs faux plafonds se sont effondrés, y compris au-dessus de la chaudière, qui fonctionne encore par miracle.

Lorsqu’un mariage ou qu’un conseil doit avoir lieu, le personnel est obligé d’éponger, d’écoper ou de se servir d’un aspirateur à eau…

Dernier détail qui aurait dû mettre la puce à l’oreille à l’élu : à l’origine, les toilettes n’étaient même pas reliées au tout-à-l’égout !

La moisissure progresse… pas la justice !

Malgré les trésors d’ingéniosité déployés par les habitants, la moisissure gagne du terrain au fil du temps. Plusieurs passages des assurances ont déjà eu lieu pour constater les dégâts. Pourtant, la situation, comme l’eau, semble stagner.

Pour commencer, le maire a attaqué le promoteur, Édouard Denis, qui a jusqu’alors refusé de s’exprimer. Le syndic de copropriété, Foncia, a également été pris à parti. Au mois de juin 2023, il a assigné l’assureur en justice afin de constater les malfaçons et d’y remédier au plus vite.

Malgré ces démarches, la procédure est lente, rien ne semble réellement avancer. En attendant, les salariés de la mairie sont exposés aux moisissures et aux champignons qui à terme, peuvent leur causer de graves problèmes de santé. Actuellement, le maire commence à envisager la possibilité de déménager.

Enfin, dans l’immeuble, plus de dix logements restent inoccupés, faute d’être habitables…

Nul ne saurait dire quelle sera l’issue de cette histoire et en la faveur de quel parti la justice tranchera.

Lutter contre les malfaçons : quels sont vos recours ?

Si comme le pharmacien, le maire et les résidants de l’immeuble de Laigneville, votre immeuble présente des malfaçons, ne laissez pas la situation s’éterniser. Voici quelques recommandations :

 

  • documenter les malfaçons: prenez des photos et des vidéos pour prouver les défauts et constituer un dossier ;
  • mettre en demeure l’entreprise responsable: en lui adressant une lettre recommandée par l’intermédiaire d’un avocat spécialisé ;
  • avoir recours aux garanties en vigueur: garantie de parfait achèvement, biennale ou décennale selon les cas ;
  • mandater un expert: afin qu’il établisse un rapport détaillé de toutes les malfaçons ;
  • envisager une médiation ou une conciliation: si vous désirez passer par la voie amiable ;
  • saisir la justice: afin de tenter d’obtenir réparation, ou a minima des solutions concrètes.

En arriver à un tel extrême est fort heureusement assez rare mais on ne vous le dira jamais assez : mieux vaut être trop prudent, notamment lorsque cela concerne un bâtiment !

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