Arrestations et saisies de cash dans une arnaque à la rénovation énergétique

Cet été, c’est un festival d’arrestations, de procès et de condamnation dans cette jungle qu’est devenu le business de la rénovation énergétique. Cette fois, c’est en Indre-et-Loire que des responsables d’une entreprise de ce secteur ont été arrêtés ; plusieurs centaines de milliers d’euros ont été saisis.

La préfecture de Tours l’a annoncé le 25 juin dernier : après un an d’enquête, le travail conjoint du parquet, de la brigade de recherche des gendarmes de Chinon, et du service concurrence, consommation et répression des fraudes de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) a mené à l’arrestation des responsables de plusieurs sociétés de rénovation énergétique, tous soupçonnés d’escroquerie.

Placés en garde à vue, ces hommes sont accusés d’avoir arnaqué des propriétaires de maisons individuelles en Indre-et-Loire, mais aussi dans différents départements voisins.

L’habit ne fait pas le démarcheur

France Bleu Touraine rapporte qu’au printemps 2023, l’accumulation de plaintes visant plusieurs sociétés de rénovation attise la curiosité des forces de l’ordre. De nombreuses perquisitions s’en suivent. Un an après son ouverture, l’enquête aboutit à l’arrestation de plusieurs suspects. Le procureur de la République de Tours les poursuit pour pratiques commerciales trompeuses, escroqueries, blanchiment et abus de biens sociaux ; 750 000 euros ont été saisis.

La préfecture détaille le mode opératoire des escrocs, guère différent de leurs confrères. Un premier contact téléphonique est établi où ils « se font passer pour un bureau technique d’aide à la rénovation énergétique, et sollicitent des clients afin d’obtenir des rendez-vous, sous prétexte d’aides d’État non perçues pour des travaux réalisés antérieurement ».

Les escrocs se présentent ensuite à domicile comme des techniciens partenaires de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), et « proposent des travaux de toutes natures, souvent injustifiés et surfacturés, en promettant des primes d’État pour en financer une partie ». Ces primes ne seront malheureusement jamais perçues par les clients.

Mieux vaut prévenir… qu’en pâtir

En mars dernier, la préfecture du Tarn a rappelé la bonne conduite à tenir face à ces bonimenteurs : pour savoir quels travaux de rénovation énergétique réaliser et connaître les aides auxquelles vous avez droit, renseignez-vous auprès d’un conseiller France Rénov au 0 808 800 700 (numéro d’appel non surtaxé) ou sur france-renov.gouv.fr.

Elle rappelle que « c’est bien vous qui décidez quand mener des travaux. La preuve ? Le démarchage téléphonique est interdit dans le secteur de la rénovation énergétique ». Si vous n’avez pas déjà un contrat en cours d’exécution avec le professionnel qui vous contacte, ou si vous n’avez pas demandé à être rappelé : raccrochez ! À moins que vous ayez du temps à faire perdre à votre interlocuteur, et que vous lui fournissiez des informations plus fausses les unes que les autres.

La préfecture rappelle qu’il faut aussi se méfier des simulateurs en ligne : « Leur but est de récupérer des numéros de téléphone pour les revendre ». Une fois de plus, celui de France Rénov est le seul fiable, et peut estimer les aides auxquelles vous pouvez prétendre.

Les entreprises savent parfaitement que ce type de démarchage est interdit, c’est pour cela qu’elles utilisent des plateformes téléphoniques étrangères, qui ignorent la loi française et se conforment au texte qui leur a été fourni. Ces exécutants prétendent parfois agir pour le compte d’organismes publics ou de fournisseurs d’énergie.

Dans tous les cas, gardez à l’esprit que les services publics et les vrais bons professionnels ne démarchent jamais. Ils n’en n’ont ni l’attribution, ni le temps, ni le besoin.

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