En mars dernier, un couple de la Vienne a confié ses travaux de rénovation énergétique à un mandataire peu regardant. Le projet semblait pourtant bien rôdé et faisait l’objet de subventions financières de plus de 40 000 €…
Ils vécurent heureux jusqu’à ce qu’ils découvrent leur éligibilité à des aides
Notre histoire commence en octobre 2023. À cette période, Annaëlle et son conjoint occupent une superbe maison de 1867 d’un peu plus de 180 m² en location-vente. Ils ont déjà effectué quelques travaux par le passé mais leur demeure a une efficacité énergétique toute relative.
Un beau jour, ils se font démarcher par téléphone… sans doute auraient-ils mieux fait de s’abstenir ! L’interlocuteur leur garantit qu’ils ont « droit à des aides pour réaliser des travaux d’isolation ». Quelle aubaine ! se dit le couple, qui saute sur l’occasion pour améliorer les performances énergétiques de son petit nid douillet.
Une affaire qui roule avec le COFRAC… sur le papier
Un peu plus tard, Annaëlle et son compagnon reçoivent la visite d’un expert du COFRAC (Comité français d’accréditation). Puis, en février 2024, on leur confirme qu’ils sont éligibles à des aides d’un peu plus de 40 000 € qui couvriront la pose d’une pompe à chaleur air-air, d’un ballon thermodynamique de 300 litres et l’isolation des combles perdus (à partir de laine de verre soufflée).
Coup de pompe, manque d’outils et compréhension impossible
Le pire, dans cette histoire, c’est que tout avait commencé pour le mieux. D’ailleurs, lorsque la plaignante en parle, elle explique que « l’isolation des combles et la pose du ballon se sont très bien passées ». Pour autant, les choses se gâtent lorsque vient le tour de la pompe à chaleur.
En mars 2024, les ouvriers mandatés arrivent sur le chantier… sans matériel ! Ce sont les clients qui leur fournissent un escabeau, une carotteuse et bien d’autres outils. Ils s’inquiètent d’ailleurs qu’aucun travailleur ne parle français, il est donc quasi-impossible de se faire comprendre !
Le mandataire leur dit de ne « pas s’inquiéter »
Ce jour-là, le chantier a pour objectif l’installation de six unités intérieures et deux extérieures pour faire fonctionner la pompe à chaleur.
Deux désastres ont successivement lieu. Pour commencer, lors de la pose dans la cuisine, les ouvriers endommagent le linteau de la porte d’entrée. Cela peut arriver… mais il s’agit tout de même de la structure porteuse de la maison dont l’intégrité est désormais menacée ! Et pour couronner le tout, l’équipe de champions se dit que l’installation d’une unité extérieure sur la dalle d’accès au compteur d’eau est une excellente idée. Unité qui aurait dû prendre la place sur la façade, mais une nouvelle fois faute de matériel pour grimper…
Annaëlle, qui commence doucement à paniquer, contacte le mandataire des travaux dans la journée à deux reprises. Il lui conseille gentiment de ne « pas s’inquiéter ». Depuis ses bureaux parisiens, lui n’a que faire des réalités du chantier !
Deux maçons et une avocate plus tard
Comme il fallait s’y attendre, le chantier n’est pas conforme au départ des équipes, le règlement des aides financières reste donc bloqué. Annaëlle et son conjoint reçoivent par la suite un maçon supposé restaurer le linteau, mais qui souhaite uniquement colmater la fissure et repeindre le mur. Le couple refuse et, cerise sur le gâteau, un second maçon leur propose d’effectuer une prestation non déclarée !
Plusieurs semaines de profond désarroi s’écoulent. Finalement, les clients lésés font appel à une avocate de Châtellerault qui formalise leur demande de règlement amiable. Leurs exigences sont alors les suivantes : la réparation du linteau, l’accrochage de l’unité extérieure sur la façade et naturellement, la mise aux normes de la pompe à chaleur.
Déception et duperie : où sont passés les documents des clients ?
Le couple se dit déçu et dupé, d’autant qu’ils n’ont pas d’assurance, de facture ou encore de garantie décennale étant donné que les travaux n’étaient pas conformes. À l’heure actuelle, l’affaire est toujours entre les mains des autorités compétentes.
Un témoignage réalisé pour éviter de futures déconvenues
Annaëlle et son conjoint ont souhaité témoigner pour éviter à d’autres personnes de vivre une telle situation.
Quelques conseils pratiques si vous avez pour projet à plus ou moins long terme de réaliser des travaux subventionnés :
- renseignez-vous sur les aides proposées: sur internet, mais aussi auprès des organismes compétents, pour obtenir des informations pertinentes et réactualisées ;
- ne cédez pas au démarchage: de « bons » professionnels n’auront jamais besoin de ce type de techniques pour trouver des clients ;
- effectuez une petite enquête lorsque vous choisissez votre artisan : fiez-vous à son e-réputation, à ses avis en ligne et ne croyez pas sur parole les recommandations orales, qui peuvent être trompeuses.
Il y a fort à parier que l’affaire d’Annaëlle finira bien mais ce n’est pas toujours le cas. Faites toujours preuve de prudence lorsque vous vous engagez, surtout quand de tels montants sont en jeu !