La construction de la résidence de la Cours des arts s’est achevée il y a un an environ dans la commune de Mougins, grâce au promoteur Cogedim. Ses résidents se réjouissaient alors de prendre possession de leurs nouveaux appartements. C’était sans compter sur les nombreuses déconvenues qui les attendaient…
Depuis la fin de la construction, de l’eau a coulé sous les ponts… et dans les garages
Quelle n’est pas la surprise des résidents lorsqu’ils constatent peu de temps après leur emménagement qu’à la moindre averse, l’eau de pluie s’engouffre dans les garages et les inonde complètement. Le volume est tel que les familles en sont rendues à repousser l’eau à grand renfort de balais et autres raclettes. En dépit de leurs efforts, les caves finissent par moisir.
Le scénario digne d’un film catastrophe ne s’arrête pas là : l’eau suinte des plafonds, rainures et revêtements divers de l’intégralité du bâtiment. Ainsi, les murs pourrissent et se fissurent, les plafonds gondolent… c’est la Bérézina !
À ce stade, les résidents tentent encore de réagir et de lutter contre les éléments. Leurs histoires sont éloquentes : en passant son rouleau de peinture sur un mur abîmé, un habitant s’étonne que la couche d’apprêt ayant été posée par le promoteur se fixe dessus.
Pire encore, une résidente se voit contrainte d’utiliser des contenants de toutes sortes pour récupérer l’eau qui s’écoule du plafond en cascade. Cette dernière, enceinte de cinq mois, est à bout de nerfs et attend de pied ferme que les choses changent.
« Je n’ai pas signé pour ça » s’écrie finalement un autre locataire, lorsqu’il témoigne.
Les résidents en prise avec leur réseau électrique
Les infiltrations et nombreux dégâts des eaux représentent le principal problème de la résidence mais pour autant pas le seul : le réseau électrique défaille lui aussi.
Selon les normes en vigueur, le maximum de prises en câbles de 1.5 autorisé est de huit. Or, le promoteur a eu la judicieuse idée d’en mettre treize. En outre, une inversion des disjoncteurs fait qu’il est impossible de couper le courant dans les appartements. Certains résidents, au contraire, manquent d’électricité. Et pour cause, ils ont de « fausses prises » qui se composent uniquement de caches, sans aucun câblage derrière.
Plusieurs propriétaires disent avoir envoyé à maintes reprises des recommandés à Cogedim… qui sont restés lettre morte.
Une expertise sans surprise
Le cabinet 3C réalise une expertise en urgence, au vu de la situation désastreuse. Son rapport évoque de nombreuses malfaçons ainsi qu’un « défaut de conception et de réalisation des travaux de charpente, couverture-tuile ». Il y a également des non-conformités par rapport aux documents techniques initiaux.
Mougins campe sur ses positions et somme Cogedim de faire le nécessaire
La Ville a jusqu’ici refusé de signer la conformité de la Cours des arts, attendant que le promoteur réagisse et effectue les travaux nécessaires. Les nombreuses interventions d’huissiers ne semblent hélas pas alarmer Cogedim qui, pour le moment, ne s’est pas exprimé sur le sujet et n’est pas réintervenu.
Quels recours en cas de malfaçons flagrantes ?
Les habitants de la Cours des arts de Mougins ont très bien réagi en ayant recours à des experts pour constater les malfaçons et non-conformités diverses. En cas de litige, il est également possible de faire appel à un médiateur, afin d’éviter des procédures judiciaires longues et souvent très coûteuses.
Enfin, dans les cas les plus extrêmes, seules des actions en justice permettront à tout un chacun d’espérer un jour avoir réparation.
Notre conseil : conservez scrupuleusement tous les documents qui vont ont été fournis, du projet de construction à son achèvement (plans, études détaillées, rapports d’inspection, communications générales…). Ces derniers pourront vous servir par la suite, que le projet se soit achevé en bonne et due forme ou non.