Sa maison venant de sortir de terre, un jeune couple cherche un artisan pour édifier quelques mètres carrés supplémentaires. Avec ses 25 ans d’expérience, des recommandations et sa bonhommie, un maçon les plume de 18 000€.
Marine et Sandra sont les heureuses propriétaires d’une maison neuve à Podensac (Gironde). Reste à y faire construire le garage, destiné à devenir un atelier de retape de meuble, un cabanon et un abri pour voiture. L’entrepreneur ayant construit la maison leur présentant un devis hors de portée de bourse (37 000€), elles postent une demande de recommandation sur une page communautaire via Facebook.
Mieux disant et immédiatement disponible : que demander de plus ?
Le nom d’un maçon de Saint-Romain-La-Virvée ressort parmi les réponses. Son sérieux et ses 25 ans d’expérience soulignés par la communauté.
Suite à un premier contact chaleureux, Marie et Sandra rencontrent ce professionnel gentil et souriant. Il propose un devis de 30 000€ et peut commencer le chantier 3 jours plus tard. Il demande un acompte de 50% pour démarrer. On est loin des 30% en vigueur mais Marine, artisane elle aussi, n’y voit rien à redire. Un virement de 15 000€ est effectué. Puis un autre de 3000€.
Des soucis dès le premier jour du chantier
Le lundi, l’artisan et son neveu/employé sont sur place. Ils préparent le chantier et commencent à monter une première rangée de parpaings, à la droiture approximative. Le chantier semble rapidement à l’arrêt, les ouvriers ne venant qu’1h30 par jour. Les jeunes femmes observent l’absence de fondations et constatent que le sable avait remplacé le mortier.
Elles décident de faire le point avec l’artisan presque fantôme : il semble désolé, reconnaît ses erreurs, et… dès le lendemain, il abandonne le chantier. Lors du passage de l’expert, il avait joué les filles de l’air. Il ne répond plus aux appels et bloque les numéros de Marine et Sandra : on appelle ça du ghosting.
Dans l’espoir de récupérer tout ou partie de leur argent, elles portent plainte à la gendarmerie pour escroquerie et abus de confiance contre l’artisan. Celui-ci, ô surprise, a fermé son entreprise.
Une erreur de jugement qui coûte cher
En attendant que la justice fasse son travail, le couple est dans une certaine panade financière. Ne pouvant engager un autre artisan, faute de moyens (et n’ayant peut-être pas non plus d’écrit du professionnels confirmant l’abandon de chantier), elles ont lancé un appel aux dons afin de tout faire elles-mêmes.
Sans le garage-atelier de Marine, elles n’ont pas pu emménager et louent une maison dans le secteur.
La gendarmerie de Podensac devait convoquer le maçon. Si rien ne devait bouger, Marine et Sandra feraient appel à un avocat.
Choisir son artisan, sans affect
Faites plusieurs devis chez des artisans ayant pignon sur rue.
- Soyez méfiant face à un artisan pouvant démarrer un chantier du jour au lendemain : c’est un artisan qui ne travaille pas, et il y a toujours une raison à cela, bonne ou mauvaise…
- Le versement d’un acompte est très souvent demandé à la signature du devis. Relevant de la liberté contractuelle, il est librement négocié entre le professionnel et son client. Quelque soit son montant, il doit impérativement être indiqué sur le devis. Un acompte de 30% est raisonnable pour démarrer un chantier.
- Il est toujours possible d’accompagner l’artisan lors de l’achat des matériaux, que vous règlerez directement au fournisseur (et à qui vous pourrez posez des questions techniques).