Il est des arnaques comme de la mode : elles dépendent des saisons ! Alors que la météo alterne la pluie et le beau temps, le gazon et les mauvaises herbes s’en donnent à cœur joie. À tel point qu’il est temps de passer un bon coup de tondeuse dans le jardin, ou d’engager quelqu’un pour le faire.
Afin d’anticiper la demande, surtout chez les personnes d’un certain âge, des petits malins se sont improvisés jardiniers – réparateurs de tondeuse – voleurs de bas de laine.
À ce propos, France Bleu Périgord nous raconte la mésaventure de Monique, une dame de 74 ans vivant seule à Trélissac, en Dordogne. En mai 2024, elle a fait face à trois hommes, aussi déterminés que sans-gêne.
Trois hommes et un jardin
Le trio est venu chez elle, un dimanche matin, lui proposer d’entretenir son jardin. Elle n’a pas osé refuser, et l’on comprend aisément pourquoi. Quelques temps plus tard, ils reviennent pour lui demander 300 euros. Puis réitèrent, lui demandant 300 euros supplémentaires. Ils s’incrustent une quatrième fois et, ce jour là, malheureusement, la tondeuse tombe en panne. Ils demandent à Monique 1 215 euros pour la réparation et elle leur signe un chèque aussitôt ; « ils m’ont dit de laisser la case du destinataire vide, qu’ils allaient la remplir eux-mêmes », raconte-t-elle.
L’arrivée de Leïla, son aide à domicile, fait décamper les crapules. Elle a tout de suite fait opposition sur les chèques, a aidé Monique à porter plainte et l’a poussée à témoigner auprès de nos confrères de France Bleu, afin que cela n’arrive pas à d’autres.
Faut pas pousser Monique dans les orties…
Outre la peur que l’on peut ressentir face à trois hommes jeunes quand on est seul(e) et âgé(e), la colère prend après coup le dessus, tout comme les conséquences psychologiques : Monique se méfie de tout le monde, et a perdu l’appétit. Pour renforcer leur ascendant, ils ont éteint le téléphone portable de la septuagénaire, afin qu’elle ne puisse contacter personne. Et puis, « ils se sont assis, ils ont bu l’apéro pendant une heure et demie… C’est moi qui ai payé le whisky et compagnie ! », explique-t-elle, outrée. On le serait à moins. « Le premier qui vient m’emmerder désormais, il ramassera un coup de canne ! »
S’adressant à son aide à domicile, elle ajoute : « Tu sais qu’il est repassé lundi ? Je lui ai dit : foutez-moi la paix, les flics sont venus, moi je n’ai pas d’argent, je n’ai plus rien à voir avec ça ». En attendant, le jardin a besoin d’être entretenu, cette fois-ci correctement, et les déchets verts doivent être ramassés, les escrocs les ayant laissés au bout de l’allée, à même le trottoir.
Gazon maudit
Sans surprise, ce genre d’arnaque se multiplie. Le journal Les Sables – Vendée Journal rapporte une affaire similaire s’étant déroulée quelques semaines plus tôt, mais dans une toute autre dimension. Un homme a extorqué à un couple de retraités des Sables-d’Olonne plus de 145 000 euros : il leur a fait signer 42 chèques pour des services de jardinage.
Lors du procès, le procureur a insisté sur la vulnérabilité des victimes : « Les expertises psychologiques des victimes sont formelles, ce sont des personnes fragiles, désorientées, avec des troubles de la mémoire. Elles sont dans l’incapacité de gérer leur patrimoine ». Cet escroc a été condamné à 2 ans de prison ferme. En fuite, il fait l’objet d’un mandat d’arrêt.
Comment aider nos aînés ?
RMC Conso résume les mesures à prendre. « Pour se protéger, les personnes âgées doivent faire preuve de vigilance lorsque des inconnus se présentent à leur domicile, et communiquer régulièrement avec leurs proches sur les visites imprévues. La vigilance collective est une défense efficace : en restant informés et en agissant rapidement, les proches peuvent jouer un rôle crucial dans la prévention et la réponse face à ces arnaques. »
Selon les chiffres délivrés par la Fondation de France, 800 000 personnes âgées sont victimes d’abus de faiblesse chaque année.